Quel bilan tirez-vous de la loi Besson sur l’accueil des gens du voyage ?
La quasi-totalité des départements possède aujourd’hui un schéma d’accueil des gens du voyage avec une carte des aires d’accueil. Ces aires sont placées sous la responsabilité des communes ou des EPCI qui ont accepté d’exercer la compétence, l’Etat gardant la charge de la gestion des grands rassemblements. Maintenant il est vrai que sur un objectif de 35 000 emplacements, nous n’en avons que 16000 de disponibles dont la moitié constitue une solution provisoire. Le problème est que l’on observe une multiplication des stationnements illégaux de caravanes, alors même qu’il existe des emplacements vides dans les communes. La situation n’est pas satisfaisante et à même tendance à s’aggraver.
En tant que Président de la Commission nationale des gens du voyage, que préconisez-vous pour débloquer la situation ?
Il faut tout d’abord que les représentants des gens du voyage au sein de la Commission nationale se fassent entendre dans leur communauté pour aider à l’application du droit commun. Une circulaire, en cours d’arbitrage, va ensuite rappeler les principes de la loi Besson. Il s’agit d’inciter les communes à construire des aires sans entraîner des dépenses disproportionnées. Ce texte rappelle aussi que le temps de séjour sur les aires d’accueil doit être court, sauf lorsqu’il s’agit de familles ayant des enfants scolarisés. Enfin, concernant la lutte contre les installations sauvages, il est probable que cette question fera l’objet d’une discussion lors d’un prochain projet de loi.
Source : Journal du Sénat Septembre 2006
Photo: Pierre HERISSON et les représentants des gens du voyage à Grosquentin, le 23 août 2006