Vous avez été missionné pour engager le dialogue avec le sgens du cirque et le commerce forain. Quel est le problème essentiel de ces gens-là?
Pierre HERISSON (PH): Ils se sentent complètement rejetés des lieux et des espaces qui étaient pour eux une logique commerciale de vivre au milieu des gens. Aujourd'hui, les places sont aménagées, avec du mobilier urbain, de la végétation...Le président du syndicat des cirques l'a bien précisé:"on plante des arbres, et ensuite on ne peut plus se poser, car il n'y a pas assez de place". Il leur faut un espace compatible avec leur activité. Mais je pense que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est la taxe d'habitation sur les caravanes. Il s paient déjà leur emplacement à la ville et le fait d'avoir, une fois de plus voulu voter quelque-chose qui s'applique à tout le monde, çà ne convient pas.
A une époque où les centres commerciaux sont hors des villes, ne pensez-vous pas que les cirques pourraient eux aussi s'installer dans la périphéries?
PH: Aujourd'hui, il y a une tendance à vouloir ramener les activités économiques dans les centres villes. Nous devons trouver un arrangement qui n'éloigne pas trop les forains de leurs clients. Il faut qu'ils soient à proximité d'une ligne de transport en commun, qu'EDF puisse leur fournir de l'énergie en quantité, qu'ils aient la possibilité d'installer leurs caravanes près de leur activité professionnelle...
Est-il normal que les riverains des fêtes foraines supportent les nuisances que sont le bruit, les odeurs, etc?
PH: Est que l'on est encore capable de vivre avec ces gens-là? La fête foraine tout le monde la réclame: 180 000 personnes ont spontanément signé la pétition disant "on veut vous voir dans notre ville". mais c'est peut-être les mêmes qui ont écrit aux maires pour se plaindre des nuisances...Le sens de la fête a changé et le but des groupes de travail est de trouver un compromis.
Source: L'Essor savoyard, édition du 18 mai 2006. Propos recueillis par Joëlle DIZAR.